La France, c'est une démocratie, une réputation, et un état de faits...
La fierté de notre démocratie, c'est une justice indépendante, notre fière réputation, c'est de défendre les Droits de l'Homme, quant à l'état de faits, c'est déjà moins reluisant. Et c'est particulièrement frappant quand il s'agit de notre politique extérieure.
Le dernier exemple en date, c'est le scandale de l'Arche de Zoé.
Au départ, on a une organisation humanitaire aux dénominations changeantes et douteuses, qui se charge de transférer de soi-disants orphelins originaires du Darfour vers d'innocentes familles d'accueil françaises. Aussitôt l'infâmie débusquée, on assiste à une partie politico-médiatique entre Idriss Deby et Nicolas Sarkozy (parce que le président tchadien a été soutenu au pouvoir par les gouvernements de notre beau pays, et désormais à qui-mieux-mieux par notre président), s'ensuivent alors une justice tchadienne, dite indépendante, mais pressée par son cher président, un jugement, et une condamnation à huit années de travaux forcés.
Un peu plus tard, les français sont rapatriés dans leur état d'origine, et la justice française, dite indépendante, mais pressée par notre cher président, reconnaît la validité du jugement rendu au Tchad, et s'applique à "seulement" conformer le travail forcé en droit français: huit de prison.
C'est alors au tour de notre président français d'engager sa partie politico-médiatique avec le président tchadien, et nous voilà en plein dedans, on négocie une grâce présidentielle, on parlemente sur qui paiera l'amende, ou plutôt qui ne devra pas la payer, ou plus exactement, qui la paiera en protection militaire, en soutien politique, et Dieu-sait-on quoi d'autre, en clamant qu'il n'en est rien et que l'on a rien payé.
Et la justice dans tout ça ? Elle regarde par terre ou dans le vide. Parce qu'on sait bien que la France a soutenu des hommes politiques ou d'influence et des systèmes nauséabonds et souvent corrompus. On sait aussi que tous les français à l'étranger ne sont pas des anges, et que si toutes les justices avec lesquelles ils sont amenés à en découdre ne sont pas aussi indépendantes qu'on le voudrait, ils ne se retrouvent pas (toujours) devant elles pour rien.
Mais il y avait jusqu'alors un bon point à cette situation, la justice française fermait sa gueule, ni le Président ni le gouvernement ne s'en vantait, et l'opposition (associations, journalistes) dénoncaient... Ce n'était pas parfait, loin de là, mais c'était quand même sacrément mieux que maintenant... Parce que maintenant, non seulement on est passé à la réalpolitik, souvent économique d'ailleurs, mais on se complaît carrément à défendre ouvertement des criminels, simplement parce qu'ils sont français. Alors n'oublions pas que l'Arche de Zoé a vraisemblablement enlevé des enfants, falsifié des documents et des identités, et projetté de les distribuer à des familles d'accueil françaises. On n'oubliera pas non plus, par la même occasion, de rappeler que ces fameuses familles (potentielles) injustement grugées, ont préféré, dans leur grande innocence, passer par une organisation humanitaire pour avoir un petit Africain sous peu, plutôt que par le long et fastidieux chemin officiel de l'adoption en France, qui commence avec la DDAS...
Au lieu de pleurer, elles devraient se mordre les lèvres de honte. Elles aussi.
samedi 8 mars 2008
La France qui pue
écrit et dessiné ou photographié par
Starbeuck
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1 commentaire:
C'est marrant (sarcastique bien évidemment) que tu parles de cela... De notre soi-disant politique démocratique, qui par une douce et fraîche (très fraîche) nuit, a pris la liberté de modifier quelques traité de lois, ni-vu ni-connu, ou du moins le plus discrètement possible, de manière a ce que le droit de veto ne s'y applique (particulièrement concernant l'Europe, mais également sur des traités "courants")...
Ah! N'est-elle pas belle notre France, pourrie jusqu'à la moelle...
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